Stanislas

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Les bras écartés, oscillant au gré du vent, magicien sur le fil, poète des hauteurs, mélange d’intrépidité et de candeur. Pas étonnant que Stanislas ait intitulé son premier album « L’équilibre instable ». Car toute la vie et la carrière déjà bien remplies de ce jeune homme aux allures de dandy romantique, ressemblent à un parcours d’équilibriste. Un balancement entre bohème et tradition, classique et pop, solitude et amour. Avec une constante, inébranlable elle, l’harmonie. L’amour de la musique, jusque dans les dissonances, les remous rythmiques, les flux et reflux mélodiques.

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Dès la première écoute de la première chanson de l’album de Stanislas, « Le Manège » on est saisi par l’atmosphère unique qui s’en dégage. Des volutes de cordes virevoltantes, le chatoiement d’une harpe en apesanteur, comme un vertige qui fait battre le cœur et tourner la tête. Et par-dessus tout, une voix aux aigus gorgés d’émotion, à la pureté angélique et aux inflexions douces-amères.

Pas facile de résumer la complexe personnalité de Stanislas, chanteur, chef d’orchestre, enseignant, compositeur, musicien et arrangeur. Quelqu’un qui peut diriger l’orchestre de l’Opéra de Massy et écrire des arrangements de cordes pour Calogero, Céline Dion, Kool Shen ou Charles Aznavour… tout en enseignant la gestique à l’Ecole Normale et en œuvrant pour que la musique classique soit accessible à tous. Quelqu’un qui a décidé que l’artiste devait retrouver une place centrale dans la société, dépasser le simple divertissement, être utile avant tout.

Louis  Stanislas Renoult, Stan pour les intimes,  est né à Paris en 1973, dans un foyer, comme il le dit lui-même, « à la fois bourgeois et folklo ». Son père, condisciple du chanteur Antoine à l’Ecole Centrale, a co-écrit avec ce dernier « Les Elucubrations » et autres « Cannelle », avant de publier lui aussi un album dans les années soixante-dix. Le grand-père de Stanislas, ancien colonel, souhaitait pour son petit-fils une carrière d’ingénieur EDF. Mais le futur ingénieur en question, scolarisé chez les Jésuites, y développe un goût prononcé pour la rhétorique, les débats existentiels et… la rébellion. A onze ans, passionné de solfège et de théorie musicale, le voilà qui fait partie de la chorale des solistes de l’Opéra de Paris. Sur la scène de Garnier, il interprète « Macbeth », puis « La Tosca », cette fois aux côtés de Luciano Pavarotti : le petit pâtre du 3ème acte, avec ses brebis, c’était lui… Ce qui ne l’empêchera pas de chanter aussi dans un groupe de rock, intitulé Lacrima.

Stanislas – Le Manege

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Etudiant à l’Ecole Normale de Musique, sous la houlette de Dominique Rouits, ancien assistant de Boulez, il décroche haut la baguette son diplôme de direction d’orchestre, premier nommé de sa promotion. Désormais, le fan d’Aha et de Puccini, de Tears For Fears et de Debussy, a un but : transmettre la beauté, l’émotion que lui procure la musique, toutes les musiques. Une vocation qu’il perfectionnera encore en suivant les cours de la célèbre Berklee School of Music de Boston et de l’Ecole de Sienne. Et qu’il continue de pratiquer au sein de l’Opéra de Massy et à l’Ecole Normale de Musique de Paris.

Ses premières maquettes de chansons, réalisées grâce à la complicité de son frère Thibault, n’avaient guère convaincu les maisons de disques : « trop compliqué, trop aigu… » Mais sa rencontre avec le chanteur Calogero lui fait découvrir le monde des variétés. Parallèlement, il fonde Pure Orchestra, un groupe d’electro-dance, avec Gioacchino, le frère de ce même Calogero. Tous deux enregistrent un album et se produisent à l’Olympia. Leur single intitulé « U & I » cartonnera même sur les radios. Le pli est pris…

Aujourd’hui Stanislas publie donc son premier album de chanteur. Un disque à la densité exceptionnelle, aux arrangements aussi riches qu’aériens, entre cordes, harpes et cors joués par l’Orchestre de l’Opéra de Massy ou le Paris Pop Orchestra, autre création de Stanislas. Avec la participation de Calogero, Philippe Uminsky, Michel Aymé ou Christophe Deschamps, qui se partagent guitares, basse et batterie. Au gré des treize chansons, on décèle ici et là quelques influences avouées et transcendées : U2 et Coldplay dans « La débâcle des sentiments », mélange de rock et de dentelles ; Pink Floyd dans « Mémoire morte », construite sur le principe du canon vocal ;  Stravinski dans « Nouveau Big Bang », constat guerrier sur l’état alarmant de notre planète ; Gainsbourg et Chopin dans « L’absinthe pour l’absent », évocation spirituelle du spiritueux favori de Baudelaire ou Verlaine ;  l’écrivain Umberto Ecco  dans « Le temps des roses » ; Aerosmith dans « L’âge bête », écrit d’une traite par un artiste qui affirme ne se sentir « ni vieux ni jeune ». Vivaldi, enfin, dans « L’Hiver », hommage presque beatlesien au compositeur des « Quatre Saisons ».

Les textes, signés de jeunes auteurs comme Amaury Salmon, Julie D’Aimé ou Elodie Hesmes, font un idéal contrepoint aux thèmes évoqués par la musique : amours perdues (« Les lignes de ma main ») ou indécises (« Entre deux femmes »), jalousie  (« A d’autres ») ou doute (« L’âge bête »), spleen marin (« La Belle de mai ») ou interlude convivial (« Ana quand bien même »).

Malgré –ou plutôt grâce à- cette avalanche de références et de sensations, « L’équilibre instable » reflète à merveille l’univers de Stanislas. Celui d’un artiste touche-à-tout mais singulier, obsédé de beauté et d’émotion. Un équilibriste en liberté.  Un funambule.

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